Retrouvez notre interview du Professeur Luc Hittinger, professeur de médecine et cardiologue à l’hôpital Henri Mondor.

N’hésitez pas à consulter sa page wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_Hittinger

Questions sur le parcours et la spécialisation 

Q Pourriez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a motivé à  vous spécialiser dans L’IC? 

R La découverte en 1983 de la maladie chez un patient de 40 ans qui avait 2 enfants,  l’absence de traitement et l’espérance de vie de l’époque à 6 mois.  

Q Pouvez-vous nous décrire une journée typique dans votre pratique? 

R Consultation de patients le matin, discussion avec les IDE de télésurveillance et réponses  aux questions complexes, discussion avec les collègues des projets à développer dans le  futur 

Q Qu’est ce que l’IC ? 

R voir le site internet de Finc, rubrique l’insuffisance cardiaque 

Questions sur les maladies cardiaques 

Q Quelles sont les voies d’accès les plus courantes que vous rencontrez dans votre  pratique? 

R Via le réseau des correspondants, via les entrées dans le secteur IC du service, via des  connaissances 

Q Quels sont les facteurs de risque les plus importants ? 

R Les FDR des cardiopathies : HTA, diabète, tabac, cardiopathies ischémiques avec  hypercholestérolémie 

Q Quels sont les signes et symptômes précoces que les patients devraient surveiller?

R EPOF 

Questions sur les traitements et les innovations

Q Quels sont les traitements actuels les plus efficaces ? 

R Une combinaison d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion/ l’entresto- un bêta bloquants, un anti-aldostérone, une gliflozine à doses maximales tolérées, associés à un  régime limité en sel, une observance de la prise de ces médicaments et à de l’activité  physique  

Q Existe-t-il des innovations récentes dans le traitement des maladies cardiaques dont vous  pourriez nous parler? 

R Oui les Gliflozines qui permettent d’éliminer le sel et les sucres qui protègent à la fois le  cœur et les reins.  

Q Comment envisagez-vous l’avenir des soins cardiaques avec les avancées technologiques  et médicales?

R Une amélioration notable notamment dans la prise des médicaments qui vont passer de  prises quotidiennes à des injections tous les quinze jours, tous les mois voir tous les  semestres.  

Questions sur la prévention et le mode de vie

Q Quels conseils donneriez-vous pour prévenir les maladies cardiaques? 

R Surveiller son poids, arrêter de fumer, faire un bilan à 50 ans, limiter ses apports salés et  en sucres, faire une activité physique 30 min/j 

Q Quel rôle le régime alimentaire et l’exercice physique jouent-ils dans la santé cardiaque? 

R Très importants. Ne pas oublier que nous venons tous de la mer, que le milieu sanguin est  un milieu marin ce qui explique que tout apport de sel est associé à une prise d’eau de façon  à maintenir la concentration de sodium constante dans les vaisseaux. Ne pas oublier  également que le cœur est un muscle qui a besoin d’être entretenu comme tout autre  muscle et que l’activité physique de type endurance permet un meilleur fonctionnement.  

Q Quels changements de mode de vie recommandez-vous généralement à vos patients? 

R Bien prendre ses médicaments, limiter les apports en sel, avoir une activité physique  régulière, se peser régulièrement.  

Questions sur le suivi et la gestion des patients 

Q Comment suivez-vous et gérez-vous les patients atteints de maladies cardiaques  chroniques? 

R En consultation tous les 6 mois et de façon plus rapprochée en cas de symptômes. En  formant les divers acteurs de santé du territoire à l’IC pour assurer un meilleur suivi.  

Q Quelles sont les complications les plus courantes que vous rencontrez chez vos patients  et comment les gérez-vous? 

R La poussée d’insuffisance cardiaque à l’occasion d’erreurs alimentaires lors d’un repas de  famille ou d’un séjour hors du domicile, la décompensation suite à un épisode de bronchite  ou de pneumonie ou de passage en arythmie. En augmentant les doses de diurétiques si les symptômes sont modérés, en traitant les infections respiratoires ou l’arythmie par les  moyens appropriés.  

Q Quel est le rôle de la famille et des proches dans la gestion des maladies cardiaques?

R Importante car la perte du lien sociale accroit le risque de ré hospitalisation et de décès.  

Questions personnelles et anecdotes 

Q Y a-t-il un patient ou une expérience en particulier qui vous a marqué dans votre carrière? 

R Oui le décès d’un patient la nuit dans son lit et la découverte de son papa par une petite fille constatant qu’il avait fait pipi au lit. 

Q Quels sont les défis les plus importants auxquels vous avez été confronté en tant que  cardiologue? 

R Faire connaitre et reconnaitre l’insuffisance cardiaque comme une pathologie majeure et  trouver les médicaments pour en limiter les effets.  

Q Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui envisage une carrière en cardiologie?

R S’intéresser à l’IC dans ces différentes formes ; être persévérant et rester humaniste.